CBD: la vente de la fleur de cannabis bientôt interdite?

By indigo-auray

Matignon veut rendre impossible la vente de fleurs de chanvre contenant du CBD. Jusqu’à présent, les vendeurs se sont appuyés sur l’incertitude juridique. Les agriculteurs, qui craignent une baisse des ventes, critiquent la création d’une mafia du cannabis au profit d’hommes d’affaires.

Ils espèrent que l’herbe aura un effet « calmant », mais le désespoir les protège. Les magasins craignent une baisse des ventes en raison de l’interdiction des fleurs de cannabis contenant du CBD, tandis que les petits agriculteurs rejettent la création d’une « mafia du cannabis », car le cannabis n’a aucune psychoactivité.

Les fleurs séchées sont le principal produit des amateurs de « cannabis léger ». Le miel, l’huile et d’autres composés sont à proximité. « En limitant la vente de fleurs, nous perdons 60% de notre chiffre d’affaires », a déclaré à l’AFP Jean-Baptiste Bérouet, fondateur de la marque parisienne Le Chanvrier Français.

Ses magasins achètent la plupart de leurs fleurs en Italie et en Suisse, ce qui leur permettait jusqu’à récemment d’éviter la réglementation française. L’utilisation de fleurs de cannabis contenant du CBD était auparavant interdite en France, mais l’industrie a fait valoir que la libre circulation des marchandises en Europe permet de continuer à les utiliser.

Augmentation également. La majorité des Français sont favorables à la dépénalisation du cannabis.

La Cour européenne de justice a accepté cet argument en novembre, réaffirmant le principe et demandant à la France de revoir sa copie. Alors que le nombre de magasins augmente et que de nombreux producteurs ouvrent leurs magasins en prévision du changement de réglementation, Bérouet est en mesure de proposer cinq variétés « Made in France ».

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Mais cette dynamique est menacée. Matignon propose de modifier la réglementation pour autoriser la production de CBD en France, mais uniquement pour les produits dérivés. Les fleurs brutes à fumer ou à utiliser dans des infusions seraient totalement illégales, mais les huiles contenant du cannabidiol, les edibles et autres produits cosmétiques pourraient être vendus dans des conditions limitées.

Selon le bureau du Premier ministre, l’interdiction est « justifiée par des raisons d’ordre public et de santé publique ». Les autorités invoquent les dangers de fumer des fleurs de cannabis non psychotropes et refusent de mettre des policiers au milieu de l’incertitude. Lorsque le cannabis est contrôlé, il est impossible de faire la distinction entre le cannabis riche en CBD et son homologue euphorisant à forte teneur en THC.

« Le gouvernement est en train de créer un cartel.

« De nombreux clients vont perdre leurs béquilles à cause de nos actions. Beaucoup d’entre eux utilisent nos fleurs pour les aider à arrêter ou à minimiser leur consommation de cannabis psychoactif. » Julie T’ioen, vendeuse dans une boutique à Paris, exprime son regret. Les propriétaires ont stocké l’huile pour se préparer à une baisse probable des ventes.

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Les petits agriculteurs, qui pensaient que le boom du chanvre serait le nouvel eldorado, sont également déçus. Selon Joanie Chateau (Krez), l’interdiction de la vente de chanvre brut élimine les raccourcis et limite les entités commerciales à la production de chanvre pour « l’extraction de la molécule de CBD », qui est ensuite réutilisée dans les produits dérivés.

Les machines nécessaires sont prohibitives pour un petit agriculteur comme lui, qui doit compter sur les industriels pour fixer les prix. Selon lui, la récolte du chanvre avec du cannabidiol coûte 12 000 euros par hectare, tandis que la fleur brute à fumer coûte 150 000 euros.

« Sous prétexte de santé publique, l’État crée un cartel contrôlé par des experts de l’extraction et de la production de chanvre industriel », déclare un représentant de l’association française des cultivateurs de cannabis. « Ce cartel existe déjà, car jusqu’à présent, seule la tige de la plante est utilisée pour l’industrie du bâtiment, de l’automobile ou du textile », explique un représentant de l’association française des producteurs de cannabinoïdes.

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